vendredi 8 février 2008

Parabole

J'ai vu cette semaine deux films plutôt ratés mais tout de même intéressants. Mort d'un commis voyageur (Death of a Salesman) de Volker Schlöndorff avec Dustin Hoffman et John Malkovitch dans un rôle tout à fait atypique pour lui. Bon, le film est une adpatation de la pièce d'Arthur Miller. Il s'agit en très bref d'un commis voyageur en fin de carrière et au bout du rouleau. Un sukkelaar comme on dit en bruxellois, frustré par sa propre médiocrité et par son rêve gâché de voir un jour son fils s'élever dans la société américaine. Le film a quelque chose de décalé et de faux. Pourquoi ce décor sensé représenter un intérieur middle-class des années 20 me fait-il furieusement penser à une bonne reconstitution des années 80 ? Dustin Hoffman n'a pas l'air de s'en remettre d'incarner Willy Loman, "un personnage myhtique du théâtre américain, merde, quoi!" - semble-t-il se dire à chaque scène. Aussi pénible que Nicole Kidman en Virginia Woolf, dans The Hours (affublée, par dessus le marché, d'un nez ridicule et inapproprié). Malkovitch est étonnant en fils prodigue. Un enfant adulé par son père qui se révèle, adulte, un raté, cleptomane de surcroît. J'aime beaucoup la scène où il raconte qu'après s'être présenté chez un grand patron, dans l'espoir vain d'être reconnu et embauché, planté dans le bureau du big boss, il vole le stylo de ce dernier et s'enfuit en dévalant les escaliers. Le contraste entre ce geste absurde et l'aspect si terne et conventionnel de la cuisine, de la mère est merveilleux... Cette réalité que le père, qui s'est bercé d'illusions sa vie durant, n'arrive pas à accepter. Comment ne pas penser à Tennessee Williams, à Cat on a Hot Tin Roof. Je vous parlerai de l'autre film à l'occasion ...

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