samedi 23 février 2008

Mare

Voici une critique (trop gentille à mon goût) d'un spectacle que je vous déconseille fortement. Jeanne Dandoy, auteure et metteuse en scène de la pièce, malgré ses trente ballets, tient un discours qui ferait frémir les plus conservateurs d'entre nous : les jeunes, nous dit "Game Over" (un titre, je l'admets, peu prometteur), ne songent qu'à consommer, à s'abrutir de télé et de Play Station, à parfaire leur look. Les malheureux utilisent un vocabulaire bien restreint (certains mots - "Yeah", "Ouais", "à mort", "la femme de ma life", "trop content" - apparaissent sur un écran, sans doute à l'attention des spectateurs mal entendants ou peu au fait du langage "jeuns"). Laeti, Oli et Nicolas finissent par massacrer leurs parents, et ici encore on ne nous épargne rien, pas même le bruit de la tronçonneuse. La salle, remplie d'adolescents, était plus prise d'hilarité que d'effroi. Quant à moi, assise à côté de l'auteure - position rendant toute fuite impossible - j'essayais, tant bien que mal, de dissimuler mon énervement. Dandoy fait chanter ses personnages "Génération désenchantée" de Mylène Farmer. Je ne sais pas si notre génération ou la génération actuelle est désenchantée mais un théâtre qui insulte à ce point l'intelligence des spectacteurs, a certes de quoi faire déchanter.

mercredi 13 février 2008

Vous et nous

J'ai trouvé un remède miraculeux contre le stress : Gilles Deleuze (là où a échoué le dernier Tim Burton Sweeny Todd - un beau pétard mouillé, un bel emballage vide).




Comme la France aurait besoin d'un intellectuel de cet acabit en ce moment! Il suffit de lire le Nouvel Observateur pour avoir un échantillon de ce à quoi s'abaisse la presse, presque aussi écoeurante que le clown qui lui sert de cible.

dimanche 10 février 2008

vendredi 8 février 2008

Parabole

J'ai vu cette semaine deux films plutôt ratés mais tout de même intéressants. Mort d'un commis voyageur (Death of a Salesman) de Volker Schlöndorff avec Dustin Hoffman et John Malkovitch dans un rôle tout à fait atypique pour lui. Bon, le film est une adpatation de la pièce d'Arthur Miller. Il s'agit en très bref d'un commis voyageur en fin de carrière et au bout du rouleau. Un sukkelaar comme on dit en bruxellois, frustré par sa propre médiocrité et par son rêve gâché de voir un jour son fils s'élever dans la société américaine. Le film a quelque chose de décalé et de faux. Pourquoi ce décor sensé représenter un intérieur middle-class des années 20 me fait-il furieusement penser à une bonne reconstitution des années 80 ? Dustin Hoffman n'a pas l'air de s'en remettre d'incarner Willy Loman, "un personnage myhtique du théâtre américain, merde, quoi!" - semble-t-il se dire à chaque scène. Aussi pénible que Nicole Kidman en Virginia Woolf, dans The Hours (affublée, par dessus le marché, d'un nez ridicule et inapproprié). Malkovitch est étonnant en fils prodigue. Un enfant adulé par son père qui se révèle, adulte, un raté, cleptomane de surcroît. J'aime beaucoup la scène où il raconte qu'après s'être présenté chez un grand patron, dans l'espoir vain d'être reconnu et embauché, planté dans le bureau du big boss, il vole le stylo de ce dernier et s'enfuit en dévalant les escaliers. Le contraste entre ce geste absurde et l'aspect si terne et conventionnel de la cuisine, de la mère est merveilleux... Cette réalité que le père, qui s'est bercé d'illusions sa vie durant, n'arrive pas à accepter. Comment ne pas penser à Tennessee Williams, à Cat on a Hot Tin Roof. Je vous parlerai de l'autre film à l'occasion ...